Le Collectif Impatience met au centre de ses créations la recherche et le rapport à l’individu/spectateur. Face à l’instabilité du monde nous choissisons une démarche exploratoire. Nous inventons des formes qui décalent le regard, qui déplacent la façon de recevoir un spectacle et d’en devenir spectateur. Nous déployons une «dramaturgie de l’adresse».

Nos dispositifs et nos performances sont développés comme diverses interfaces avec un public : installations visuelles et/ou participatives, théâtre sans acteur, scénographie de l’audience, mises en jeu de nous-mêmes...

En faisant des pièces pour les autres, avec les autres, en dé-multipliant grâce à ces“autres” les matériaux et les médiums, nous comprenons mieux qui nous sommes.

La rencontre, sous tous ses aspects, est donc constitutive de notre désir de faire des spectacles. Elle peut être l’objet de la création, le moteur d’une recherche, ou le prétexte à inventer de nouveaux formats. Les cadres imaginés à nos créations dépendront de ce que nous figurerons pour le regard du spectateur.

La rencontre peut être l’objet de départ d’un spectacle comme Bâton qui invite une personne extérieure au monde du théâtre à être le centre du processus.
Mais nos recherches sur “l’audience” peuvent se transformer en obsession comme dans Lumen Texte au point qu’il n’y a plus d’interprètes. Le public reste seul face aux mots (le texte de la pièce) qui s’adressent à lui et l’interrogent sur son rapport à l’espace virtuel.

Cette notion “d’assemblée” alimente le principe même de la Conférence de la TTension qui présente de façon ludique les mécanismes de la tension dramatique et de l’attention d’un public : que peut-il arriver à un spectateur ? comment est-il arrivé là? quelles sont ces limites ? La fascination est-elle un outil ou un matériau de travail en lui-même ?
Formellement nous développons des spectacles, des installations dans des galeries, des laboratoires, des protocoles de jeux et de discussions, des créations sonores, des œuvres contextuelles dans des lieux non dédiés.
Notre recherche est nourrie de protocoles invitant à la confrontation, aux enchevêtrements et à l’hybridation.

Le croisement avec les arts plastiques est manifeste. Le dispositif et le processus de création nous intéressent autant que le format final. Nous nous plaisons à réinterroger la fabrication des images : l’apparition et la disparition sont des notions récurrentes.
Nos questions formelles créent des articulations autour des représentations du corps (corps absent, corps de l’interprète, corps collectif, corps virtuel, corps manipulateur...). Ces jeux de perception imaginent dans quel état de tension physique et/ou virtuel, les spectateurs vont être invités, conviés, déplacés...(“déplacer” les spectateurs aux frontières de leur “positionnement.)

Parfois les spectateurs sont privés d’un sens, comme dans Western où ils sont plongés dans une obscurité quasi complète.
Parfois, à l’image de Non que ça veuille rien dire, ils sont soumis à l’hyper proximité d’un bi-frontal très éclairé.
Parfois ils sont sommés de compléter par leur corps l’absence de cohésion physique dans l’espace de jeu, comme dans l’installation Le Grand Jeu.
Parfois l’interprète est absent comme dans Lumen Texte.
Parfois les personnes sur scène sont des personnes qui n’en ont pas l’habitude ou ne devrait pas y être comme dans Bâton.
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